Historique de la Haute-Garonne
Le département
de Haute-Garonne a reçu ce nom en 1790 du fleuve qui le traverse,
depuis les Pyrénées où il naît des glaces de la Maladeta jusqu'à
l'entrée dans les plaines du Bassin aquitain. Aux contrastes donnés
par la nature s'ajoute celui d'une capitale régionale, Toulouse,
grandissant au détriment des campagnes alentours. Ce sont pourtant
ces terroirs agricoles qui ont permis dès la fin du XVè siècle
l'essor de ce qu'il est convenu d'appeler "l'âge d'or" de Toulouse.
La guerre de
Cent ans achevée, l'audace de quelques marchands drapiers toulousains
lance la production du pastel une plante de laquelle on tire une
teinture bleue indélébile, recherchée dans l'Europe entière pendant
le XVIè siècle. Grâce aux fortunes qui naissent alors et à l'obligation
de construire en briques après l'incendie de 1463 -où une grande
partie de la ville avait été réduite en cendres- Toulouse prend
peu à peu sa physionomie moderne : un coeur de ville voué au commerce,
à l'habitat très dense, de part et d'autre de l'axe antique (rues
Saint-Rome, des Changes, des Filatiers...) et des quartiers plus
aérés et plus résidentiels autour du Parlement et de la cathédrale.
Riches négociants
et parlementaires suscitent la percée d'une génération de grands
architectes : Louis Privat, Nicolas et Dominique Bachelier, Laurent
Clary... pour la construction de leurs demeures. Les hôtels de
Mansencal, de Bernuy, d'Ulmo, de la Mammy, du Vieux-Raisin, de
Pierre, Dumay... témoignent chacun à leur manière des innovations
du temps. L'hôtel d'Assézat apparaît comme un modèle du genre.
Le Capitole,
le quartier universitaire : collèges de l'Esquile, Saint-Raymond...
bénéficient également de ces rénovations. La première pierre du
Pont neuf est posée en 1544... Si l'architecture civile tient
le devant de la scène, les chantiers religieux se poursuivent
aussi : on reconstruit l'église de la Dalbade, on continue à travailler
à la cathédrale, mais on procède surtout à des travaux de décoration
intérieure et d'ameublement (à Toulouse, vitraux, tapisseries
pour Saint-Étienne, peintures et grilles du choeur de Saint-Sernin,
et à Saint-Bertrand-de-Comminges, stalles, jubé, buffet d'orgue,
vitraux...). Bon nombre d'églises, des plus prestigieuses aux
plus modestes reçoivent alors plusieurs pièces de décor ou objets
de culte peintures murales, retables, groupes sculptés ; le thème
le plus fréquent est la Vierge de pitié. Jusqu'aux clochers, si
nombreux à avoir reçu une cloche au XVIè siècle...
Les grandes familles
toulousaines reconstruisent ou agrandissent également leurs résidences
campagnardes : toute une série de châteaux connaît alors l'intervention
d'architectes de renom : La Cépière, Candie, Lacroix-Falgarde,
Pibrac, Saint-Élix,
Laréole
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